Chaque année, la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, célébrée le 25 novembre, rappelle l’ampleur alarmante des violences sexuelles dans le monde. Ces violences touchent des millions de femmes et de filles, compromettant leur bien-être, leur sécurité et leur dignité. Il est essentiel de comprendre l’origine de ces violences et trouver les moyens de remédier à ce fléau.
Les chiffres alarmants de l'OMS
Les violences sexuelles sont omniprésentes, et les statistiques font froid dans le dos. À l’échelle mondiale, près d’une femme sur trois (736 millions) a subi des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie, souvent de la part d’un partenaire intime. En Europe, une femme sur cinq a déjà été victime de violences de la part de son compagnon.
La situation est encore plus préoccupante pour les adolescentes : selon l’OMS, près d’un quart des filles en couple subissent des violences sexuelles ou physiques avant l’âge de 20 ans. Ces chiffres atteignent des proportions dramatiques dans certaines régions, comme l’Océanie (47 %) et l’Afrique subsaharienne centrale (40 %).
Les mutilations génitales féminines, une autre forme extrême de violences sexuelles, concernent au moins 199 millions de femmes et de filles dans le monde, les privant de leur intégrité corporelle et de leurs droits fondamentaux.
Violences sexuelles, de quoi parle-t-on ?
Violences sexuelles : Tout acte commis avec violence, contrainte, menace ou surprise. Ces violences portent atteinte aux droits fondamentaux de la personne. Ces violences portent atteinte aux droits fondamentaux de la personne, notamment à son intégrité physique et psychologique. Elles sont interdites par la loi et sanctionnée pénalement. Personne n’a le droit de vous imposer un acte sexuel que vous ne désirez pas.
Consentement : Le consentement est indispensable dans toute relation sexuelle. Il se manifeste par des paroles, des comportements ou les deux, mais le silence ne vaut jamais acceptation.Le consentement doit être réciproque et mutuel, partagé par les personnes concernées, temporaire, il peut être donné, puis retiré à tout moment, et spécifique, il concerne un acte précis, pas l’ensemble des actes sexuels.
La culture du viol : Il s’agit de l’ensemble des croyances, discours, pratiques et lois qui banalisent, excusent, voire justifient les violences sexuelles. Par exemple, les stéréotypes selon lesquels une femme qui dit "non" le fait pour "se faire désirer" ou qu’une femme portant une tenue jugée "provocante" est responsable de l’agression qu’elle subit. Cette culture légitime l’irrespect du consentement et perpétue l’impunité des agresseurs. Aucune tenue, aucune parole ou aucun comportement de votre part ne justifie les violences sexuelles.
En France, 210 000 viols ou tentatives de viol ont été signalés cette année. Ces chiffres glaçants témoignent d’une réalité bien plus répandue qu’elle ne le paraît, mis en lumière par le procès Mazan. De fait, la nécessité de sensibiliser et d’agir devient plus pressante que jamais.
Les annonces du gouvernement en ce 25 novembre
Lors de la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures pour renforcer la lutte contre ces violences.
La soumission chimique, qui consiste à administrer à l’insu de la victime des substances illicites pour la rendre vulnérable, est au cœur des préoccupations. Des kits de détection de ces substances seront désormais remboursés par l’Assurance Maladie, une avancée importante dans la lutte contre ce phénomène. Cette mesure s’inspire notamment de l’affaire des viols de Mazan, où Gisèle Pelicot a été droguée pendant une décennie par son époux et violée par plus de cinquante hommes. Ce dispositif reste pour l’instant expérimental et sera déployé dans plusieurs départements, selon un calendrier encore à définir, comme l’a précisé le Premier ministre Michel Barnier.
Autre annonce majeure : l’extension du dépôt de plaintes dans les hôpitaux. Dès fin 2025, il sera possible de porter plainte dans tous les services d’urgence et de gynécologie des 377 structures concernées. Ce dispositif vise à offrir un cadre sécurisant pour les victimes, souvent réticentes à se rendre dans les commissariats ou gendarmeries.
La secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, Salima Saa, a souligné l’importance de cette mesure pour faciliter l’accès à la justice :
“Nous devons garantir que chaque femme victime de violences trouve sur son chemin une main tendue et une solution immédiate.”
3919 accompagne les femmes victimes de violences
un numéro gratuit et anonyme ;
un numéro accessible 24h/24 et 7j/7 ;
un numéro accessible aux personnes sourdes et malentendantes ;
un numéro joignable par mobile ou téléphone fixe en métropole et dans les départements d'outre-mer ;
une équipe d'écoutants professionnels qui délivre des informations sur la marche à suivre face à une situation de violence
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